samedi 18 juin 2016

P comme Pépère

Le Pépère est le "vieux"  soldat de la Territoriale.

L'une des définitions du mot "pépère" est : "Tranquille, confortablement installé dans la vie, débonnaire". Un boulot pépère, c'est un peu ce que l'on donne aux Territoriaux, soldats en fin de carrière militaire. Mais çà, c'était avant.... Avant 1914.

Le service militaire est découpé en trois périodes.

Le bleu, le réserviste et le territorial, partant au combat
Sculpture d'André ABBAL Monument de Moissac


- L'Active : entre 20 ans et 23 ans
- La Réserve : entre 24 et 33 ans
- La Territoriale entre 34 et 45 ans. (La réserve de la Territoriale est entre 40 et 45)

Les Territoriaux, âgés de plus de 37 ans, ne sont pas utilisés en temps de paix. En temps de guerre, ils ne doivent pas être mis en première ligne.

Dès de début de la guerre pourtant, les Territoriaux du Nord seront engagés, pour la défense de leur territoire, puis de nombreuses unités seront envoyées au front en renfort.  Il n'y aura bientôt plus de règle établi. Les "vieux" de 38 ans passeront dans des unités d'infanterie non territoriales pour compléter les immenses pertes des premiers mois de guerre.

Pour exemple : DEBARD Étienne d'Auvillar, affecté au 209e RI, 42 ans, est tué à l'ennemi dans la Marne en septembre 1915.


 
 
BUSQUET Ernest Joseph
Malause (82) - † Appremont (55)


Il est né le 12 juin 1877 à Malause, cultivateur, fils d'Alphonse Guillaume BUSQUET et de Catherine BOUSSIÊ. De la classe 1897, il fait son service armée au 9e Régiment d'Infanterie d'Agen (47) du 16 novembre 1898 au 21 septembre 1901. Deux mois après son retour, il épouse à Malause Athénaïs BOULET, couturière âgée de 20 ans.


Famille en 1911 - recensement à Saint-Vincent Lespinasse (82)
Cliquer sur la photo pour agrandir

Il passe dans la Réserve le 1er novembre 1901, affecté au 11e Régiment d'Infanterie de Montauban, il fait une période d'exercices en septembre 1904.Il se déclare domicilié à Saint-Vincent Lespinasse en 1908, village au dessus de Malause.

Il passe enfin dans la Territoriale le 1er novembre 1911, affecté au 132e R.I.T. toujours à Montauban. Il y fait également une période d'exercices en octobre 1913. Cette année là, il enregistre son changement d'adresse sur la commune de Lafrançaise (82).


Avant-Propos Historique du 132e RIT
Gallica BNF
Mobilisé dès le 4 août 1914, il a 37 ans. Tout d'abord orienté vers Aix-en-Provence à la mi-août, le 132e RIT part vers Tours en septembre et rejoint la Marne courant octobre. Le 19 octobre 1914, un bataillon prend son service dans les tranchées aux côtés du 135e RI et fait ainsi son baptême du feu. Pendant 8 mois, le régiment prendra son service aux tranchées et alternera avec de courts séjours de repos à Chalons. Le premier hiver est dur comme pour tous les soldats sur le front. Les pertes sont importantes.

En juin 1915, le régiment part en Lorraine, puis en septembre rejoint les combats de la Meuse. Au sud Est de Verdun, plus exactement les secteurs de "La Tête à Vache, Apremont, bois brulé".


Extrait Journal de Marche et Opérations du 132e RI
Site Mémoire des Hommes

Il est tué à l'ennemi dans la Meuse, à Apremont, le 4 janvier 1916, dans sa 39e année. Il était père de deux enfants, Fernand et Fernande âgée respectivement de 11 et 12 ans.

Inhumé à la Nécropole nationale Vaux-Racine de St Mihiel (55), il est inscrit au monument de Malause où son père était toujours domicilié, ainsi que son jeune demi-frère BUSQUET René, classe 1911, survivant, ancien combattant et médaillé de la Grande Guerre.

Monument aux Morts de Golfech

Sources :
Archives départementales du Tarn et Garonne, fiche matricule
Historique du 132e R.I.T. (Gallica BNF). Ici
Site Mémoire des Hommes
Le monument d'Abbal, blog Mémorial Moissac : Ici 
Pour en savoir plus sur la Territoriale, le site du Chtimiste : Ici
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire